Programme de Recherche International
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L’un des aspects les plus captivants de la carrière artistique de Giuseppe De Nittis (1846-1884), chef de file du soi-disant « impressionnisme italien » à Paris, est le lien étroit entre les dynamiques de sa vie personnelle et celles de son collectionnisme. Jusqu’à sa mort, l’esprit artistique du peintre italien, d’une part, fut conditionné par les exigences socioéconomiques résultant du bovarysme de sa femme Léontine, alors que, de l’autre côté, il manifesta une propension résolue et naturelle vers le credo impressionniste, qu’il accueillit de manière quand même ‘modérée’.

Dans ce contexte, De Nittis interagit avec certains des avant-gardistes français en devenant parfois collectionneur de leurs œuvres et, à son tour, étant ‘collectionné’ par eux. Celle du peintre italien fut une collection assez modeste, mais qui permet d’analyser son approche dichotomique et conflictuel vers le mouvement français : sous certains points de vue, en collectionnant l’impressionnisme, De Nittis collectionnait les principes artistiques et éthiques dans lesquels il avait fermement cru dès sa jeunesse à Naples, mais qu’il ne pouvait plus embrasser à cause des rythmes vertigineux de travail pour supporter les coûts des ambitions sociales de sa femme. Cette dualité artistique du peintre italien finit essentiellement par scinder son activité entre obligation et plaisir, ce qui en fait un ‘transformiste’ du panorama français de la seconde moitié du XIX siècle.