Programme de Recherche International
Normandie
Paris Île de France
En 1874, lorsqu’eut lieu la première exposition de la Société anonyme coopérative des artistes peintres, sculpteurs et graveurs, les prêteurs des œuvres pour l’événement, ainsi que pour les sept autres expositions organisées par le groupe qui suivirent, furent régulièrement les artistes eux-mêmes. Chacun d’eux avait déjà, ou acquit parallèlement, des figures tutélaires de l’histoire de l’art, qui les encourageaient dans leurs propres recherches plastiques, à l’image de Corot, Delacroix, Ingres, ou encore Millet. L’intérêt commun pour ces derniers, mais également le caractère fraternel et solidaire de l’aventure impressionniste, amenèrent les artistes à se faire des dons et des échanges, témoignages d’une confiance mutuelle, d’un respect réciproque, mais aussi d’alliances. Par ailleurs, les revenus confortables obtenus pour certains d’entre eux les incitèrent à réaliser des achats, auprès des marchands et lors de ventes publiques, afin d’obtenir des œuvres de leurs confrères impressionnistes. En effet, le développement du marché de l’art, à travers l’avènement de la figure du marchand comme des ventes aux enchères, participèrent fondamentalement à l’enrichissement des collections d’artistes. En ce sens, l’environnement économique dans lequel évoluèrent les impressionnistes, mais aussi la fraternité qui les animaient, l’accès direct aux recherches plastiques ainsi que la volonté commune de trouver une nouvelle identité, concoururent à une intense et précoce circulation des œuvres.