Programme de Recherche International
Normandie
Paris Île de France

TRANSMETTRE LA COLLECTION : DU PRIVÉ AU PUBLIC

Le collectionnisme a coïncidé avec l’essor des musées qui, en donnant une destination assez évidente pour les collections, favorise leur développement. Cette question du passage du privé au public sera explorée selon des approches très différentes et complémentaires : le destin de la collection japonaise Ohara, le rôle du National Museum Cardiff dans les collections galloises et les grands formats impressionnistes passés au musée.

Samuel Raybone

Aberystwyth University (Pays de Galles)

Collecting Impressionism on the periphery: French Impressionism and Welsh identity, 1912-2019 


En février 1913, le Musée national du pays de Galles a organisé "l’évènement artistique le plus important dans l’histoire du pays de Galles", une exposition des peintures qui "doit être un jalon dans le développement artistique gallois". La plupart des soixante-et-une tableaux montrés appartenait aux sœurs galloises Gwendoline et Margaret Davies, qui ont aussi supporté le coût de l’exposition. Les tableaux ont été choisis pour "représenter le meilleur dans l’art du siècle passé" ; selon le catalogue et la série de conférences, c’était "la peinture impressionniste" : "le grand art moderne français". En mettant en valeur la collection innovatrice des sœurs Davis et en célébrant l’impressionnisme, les conservateurs de l’exposition espéraient dissiper "l’apathie générale et le manque de goût artistique" qui avaient longtemps caractérisé les Gallois. Cette intervention s'inscrit dans le nouveau mouvement d'approche à la fois globale et régionale de l’impressionnisme. Elle retrace l’enchevêtrement de l’impressionnisme français avec la politique et le discours nationaliste du pays de Galles au XXe siècle.

Chikako Takaoka

Kurashiki, Ohara Museum of Art

Collection of Ohara and Kojima: A Mirror Reflected the Japanese View to the Europe in the Early 20th Century 

Le Musée Ohara, premier musée à exposer l’art européen au Japon, a été inauguré le 5 Novembre 1930. Il a été fondé à partir de l'expérience personnelle de l’artiste Torajirô Kojima (1881–1929) en tant qu'artiste japonais peignant dans le style occidental et dans le contexte de la perception de l'Europe au Japon au début du XXème siècle. A cette époque de nombreux jeunes artistes japonais souhaitaient faire de l'art dans le style européen, même s'ils n'avaient pas l'occasion de voir vraiment l'art européen. Kojima a été l'un de ces jeunes peintres à être été autorisé à séjourner en Europe pendant quatre ans et demi à partir de 1908. Pendant son séjour en Europe, il a non seulement perfectionné son coup de pinceau, mais a également pris conscience de la nécessité d'un « musée d'art occidental » au Japon. Ȏhara a concrétisé ce désir à son appel. En 1912, Kojima acquiert le tableau la Chevelure d’Edmond-François Aman-Jean, première pièce d’une collection d’art européen obtenu grâce au soutien de Ȏhara. Entre 1919 et 1923, Ȏhara a envoyé Kojima en Europe deux fois. Kojima a acquis des œuvres dans de nombreux pays avec la coopération de certains artistes français (en particulier Aman-Jean), ramenant environ 150 peintures au Japon. Pour critère de sélection, il s’était donné pour mission de faire découvrir l'art contemporain européen, indépendamment de ses goûts personnels. Bien qu’elle ne soit pas exhaustive, la collection d’Ȏhara et Kojima était un miroir de la condition sociale des Japonais et de leur vision de l’Europe, de l’art occidental et de l’impressionnisme au début du XXème siècle. En se concentrant sur ce point, cette présentation s'appuiera sur le journal de Kojima, les lettres et autres sources primaires pour mettre en lumière comment les œuvres impressionnistes ont été collectionnées par un homme d'affaires et un peintre japonais ainsi que sur la signification d'une telle collection au Japon.

Transmettre la collection : du privé au public

Aucun sujet n'a été trouvé ici