Programme de Recherche International
Normandie
Paris Île de France
En 1902, le critique d’art Arsène Alexandre publiait dans Le figaro un article dans lequel il désigne les peintres rouennais, émules du mouvement impressionniste, par le terme « école de Rouen ». Cette publication n’était pas anodine car elle répondait à une demande directe de l’industriel et collectionneur François Depeaux qui souhaitait promouvoir l’exposition parisienne d’un des membres du groupe : Joseph Delattre (1858-1912). Ainsi, alors même que les peintres rouennais exposent, se côtoient voire se défendent depuis 1880, c’est sous l’impulsion de leur mécène et collectionneur que se forme l’appellation utilisée encore aujourd’hui. Précédemment désignés comme les « impressionnistes rouennais », cette nouvelle dénomination pose question. En quoi et comment cette nomination exogène, qui est aussi une forme d’assignation, contribue-t-elle à fixer une identité permettant d’assurer une forme de reconnaissance de ces artistes ? Dans cette optique, étudier l’école de Rouen par le prisme de la collection en interrogeant plus particulièrement les motivations des collectionneurs nous permet d’apporter des éléments de réponses. De François Depeaux, mécène et promoteur de l’école de Rouen, à Antonin Personnaz, ami et collectionneur des maîtres impressionnistes, en passant par Constant Roussel ou encore Paul Krôn, qui sont les collectionneurs des peintres de l’école de Rouen et pourquoi les collectionnent-ils ?