Programme de Recherche International
Normandie
Paris Île de France
Le Musée Ohara, premier musée à exposer l’art européen au Japon, a été inauguré le 5 Novembre 1930. Il a été fondé à partir de l'expérience personnelle de l’artiste Torajirô Kojima (1881–1929) en tant qu'artiste japonais peignant dans le style occidental et dans le contexte de la perception de l'Europe au Japon au début du XXème siècle. A cette époque de nombreux jeunes artistes japonais souhaitaient faire de l'art dans le style européen, même s'ils n'avaient pas l'occasion de voir vraiment l'art européen. Kojima a été l'un de ces jeunes peintres à être été autorisé à séjourner en Europe pendant quatre ans et demi à partir de 1908. Pendant son séjour en Europe, il a non seulement perfectionné son coup de pinceau, mais a également pris conscience de la nécessité d'un « musée d'art occidental » au Japon. Ȏhara a concrétisé ce désir à son appel. En 1912, Kojima acquiert le tableau la Chevelure d’Edmond-François Aman-Jean, première pièce d’une collection d’art européen obtenu grâce au soutien de Ȏhara. Entre 1919 et 1923, Ȏhara a envoyé Kojima en Europe deux fois. Kojima a acquis des œuvres dans de nombreux pays avec la coopération de certains artistes français (en particulier Aman-Jean), ramenant environ 150 peintures au Japon. Pour critère de sélection, il s’était donné pour mission de faire découvrir l'art contemporain européen, indépendamment de ses goûts personnels. Bien qu’elle ne soit pas exhaustive, la collection d’Ȏhara et Kojima était un miroir de la condition sociale des Japonais et de leur vision de l’Europe, de l’art occidental et de l’impressionnisme au début du XXème siècle. En se concentrant sur ce point, cette présentation s'appuiera sur le journal de Kojima, les lettres et autres sources primaires pour mettre en lumière comment les œuvres impressionnistes ont été collectionnées par un homme d'affaires et un peintre japonais ainsi que sur la signification d'une telle collection au Japon.