Programme de Recherche International
Normandie
Paris Île de France

Séance du séminaire Collection animé par Nicholas Parkinson, postdoctorant au musée Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague.

À l’entrée du musée copenhaguois Ny Carlsberg Glyptotek, une sculpture occupe le devant de la scène – Gloria Victis, ou « gloire aux vaincus », un monument aux morts de la guerre de 1870 de l’artiste français Antonin Mercié.
À l’entrée du musée copenhaguois Ny Carlsberg Glyptotek, une sculpture occupe le devant de la scène – Gloria Victis, ou « gloire aux vaincus », un monument aux morts de la guerre de 1870 de l’artiste français Antonin Mercié.Cette sculpture fut commandée par le collectionneur danois Carl Jacobsen en 1902, qui la plaça au beau milieu du jardin d’hiver du musée pendant son vernissage en 1906 – le même lieu où, deux ans plus tard, Jacobsen accueillera le président français Armand Fallières pendant sa visite au Danemark. Dans le contexte de sa mise en place à Copenhague, Gloria Victis ne représente pas que la défaite de la France en 1870, mais aussi un lien tout à fait unique entre la France et le Danemark, deux pays vaincus pendant les guerres de l’unification allemande.
Cette présentation examine l’origine de la collection française à la Ny Carlsberg Glyptotek à travers l’histoire du collectionneur excentrique et extraordinaire Carl Jacobsen. En tant que collectionneur et organisateur des expositions publiques, Jacobsen a influencé profondément le développement du goût pour l’art français à la fin du dix-neuvième siècle au Danemark. Grâce à lui, ont été révélés des chefs d’œuvres de l’art moderne, comprenant Édouard Manet, Auguste Rodin, Camille Corot, et Eugène Delacroix. En même temps, dans quelle mesure son œil pour l’art n’était-il non pas guidé par l’esprit du modernisme, mais plutôt par sa croyance dans le rôle pédagogique de l’art de répandre les messages moraux et politiques au sein du public ?